Encore une année charnière, celle de la reprise
de la cuisson au four à bois après l’extinction
du dernier feu, chemin de Larreguy, il y a plus
de trente ans !
Année de la création du motif “ aux poissons
volants”, des pièces à l’émail noir — on pousse
les oxydes, l’or et le platine — premier
tableau-sculpture aux poissons volants à l’or :
la tradition et la création foisonnent
vers l’avenir.
Jean-Marie transmet le témoin des Cazaux à Joël !
En 1985, à l'age de 15 ans, Joel fait ses débuts
auprès de son père dans l'atelier familial.
Jean-Marie, à son tour, transmet au nouveau
maillon de la chaîne tout le savoir-faire hérité
des 6 générations qui le précédent.
Une vraie complicité non dénuée de challenges
se développe au cours des années.
C'est naturellement que les tâches se répartissent
entre le père et le fils au fur et à mesure de
leur collaboration.
Doué d'un sens artistique hors pair, Joel s'oriente
de plus en plus vers de nouveaux dessins,
de nouvelles créations, toujours dans le respect
de l'esprit Cazaux.
Dans la tradition de la Fontaine de ses oncles
et de son père au Musée de la Mer de Biarritz,
en 1975 Jean-Marie réalise pour les Thermes
Marins d'Ilbarritz un Hippocampe en céramique
de 3 mètres de haut.
Joel est déjà dans l'atelier avec son père.
Jean-Marie, en grandissant prend goût lui aussi à
la poterie et à la céramique ; il assiste son père
Armand sous l'oeil affectueux de son oncle Edouard
qui voit en lui son digne successeur. Il n'est pas
une lettre d'Edouard à Armand où il ne l'interroge
sur son fils et sur ses progrès !
En 1961 " ...j'apprends que Jean-Marie est un
champion ! ", lettre à Jean-Marie le 1er janvier
1965 " Bravo Jean-Marie, qui cherche trouve !
Marche en avant, nous te suivons tous les Cazaux
vivants ou morts !" Edouard continue de lui envoyer
conseils techniques et recommandations ; la chaîne
des Cazaux continue.
On le voit ici en 1972 devant le grand four à bois de
l'atelier de Larreguy qui va tourner encore quelques
années. Il maîtrise son art et correspondra avec
son oncle jusqu'a sa mort en 1974.
En 1970 Jean-Marie et son épouse Josette ont
un fils, Joel.
Dans les années 50 Armand travaille de nouveaux
décors, qui ne sont pas sans rappeler des peintures
rupestres ou se mêlent biches et personnages
féminins, impression renforcée par le travail de
la flamme et de la fumée du four à bois proche de
celui des torches et du feu dans les cavernes.
Ce grand plat brun rougeâtre à 'l'écureuil'
est un autre aspect de son travail bien dans
l'esprit de cette époque.
En Septembre 1952, Edouard Cazaux écrit à
son frère : " Va donc tranquille, regarde pousser
Jean-Marie, il sera meilleur que nous !
Fais que plus tard, en parlant des Cazaux,
on ne dise pour toute histoire que ceci :
Ils étaient trois ! "
À l'Exposition Internationale de 1937 à Paris,
Edouard, Vincent et Armand réalisent la Fontaine
des 3B pour le pavillon Pays Basque, Béarn,
Bigorre ainsi qu'une grande fresque murale pour
le pavillon du Pays Basque dont le moule est encore
chemin de Larreguy.Pour ce travail ils obtiennent
la médaille d'or de l'Exposition.
Edouard à Paris connaît, avec ses céramiques et
ses grés, un grand succès à Paris, il y fréquente de
nombreux artistes, et participe régulièrement à
des Salons, cependant il garde toujours le contact
avec Armand et Vincent par un courrier régulier
et leur transmet tout ce qu'il peut. Vincent
devient Meilleur Ouvrier de France.
Armand travaille à la décoration du Château
de Brindos à Biarritz. En 1942 naît son fils
Jean-Marie.
Avec ses trois fils à la guerre la période de 1914 1918 a été très difficile pour Alcide vieillissant et le retour à la vie civile de Vincent et d'Armand ne fut pas simple non plus ; heureusement une commande de pots de résine par milliers permet de redresser la situation. Quant à Edouard, il part en 1920 définitivement à La Varenne St Hilaire où il s'installe avec son épouse. Armand vient lui donner un coup de main pour lancer l'atelier dont la production est résolument artistique. Armand, fort de cette expérience, revient définitivement en 1922 à l'atelier de la Négresse alors en plein développement, pour rejoindre son père et son frère Vincent ; les trois frères restent en contact épistolaire régulier, s'échangeant recettes, techniques, dessins et découvertes. La production de poterie évolue : de moins en moins d'objets utilitaires, adieu les fameuses Pegas, adieu les adductions d'eau, de plus en plus d'objets décoratifs, grandes jarres de jardin... ; En 1921, une cliente passe la première commande de décoration intérieure, c'est le début des carreaux décoratifs Cazaux. Pour faire face à ces activités, en 1928 l'atelier est agrandi à ses volumes actuels. C'est le début des années 30 et de leurs fastes dans les belles maisons de la Côte Basque où se développe le style Cazaux tant dans la décoration que les objets d'art ou le mobilier ; Armand en est l'artisan secondé par Vincent et soutenu par ces correspondances avec son frère 'parisien' Edouard.
En 1908 le rêve d'Alcide et de Valérie se concrétise avec l'acquisition d'un terrain, chemin de Larreguy (l'adresse actuelle), puis la construction de la maison et de l'atelier, les voilà enfin propriétaires. Leurs fils Edouard, Vincent et Armand y grandissent, les poteries évoluent vers des émaillages plus élaborés, notamment grâce au passage d'Edouard en apprentissage chez Oustau dont il ramène à son père quelques 'secrets' avant de partir à Paris à 18 ans.
La Saga des Cazaux, une histoire qui remonte
au XVIIIéme siècle, quand les modestes potiers
landais de Cagnotte tournaient cruches, pichets,
bols, terrines et autres écuelles que leurs femmes
allaient vendre sur les marchés.
En 1857 naît à Cagnotte Alcide de Jean-Baptiste
et de Marie Cazaux, qui devient potier à son tour et
dont les Pegas (sorte de cruches) sont réputées
dans tout le pays pour leur légèreté et leur finesse.
C’est lui qui, après son mariage et la naissance de
son premier fils Edouard, à Cauneille, franchit l’Adour
en 1890 pour s'installer à Bayonne où Vincent voit
le jour ; il vient habiter Biarritz, en 1893,
au quartier de la Négresse dansune habitation,
abritant déjà une poterie, qui accueille Armand,
le troisième fils, en 1895.
Alcide y continue la fabrication de ses fameuses
Pegas avec la terre d'Arcangues et d'Espelette tout
en travaillant aussi de plus en plus pour le bâtiment
(tuyaux de terre, boisseaux et mitrons de
cheminées), on s'adapte à l'évolution de la demande.
Avec sa femme Valérie, il rêve d'une maison et
d'un atelier dont ils seraient propriétaires.
Une saga de potiers céramistes qui remonte au XVIIIème à Cagnotte dans les Landes, avant l’installation définitive à Biarritz à La Négresse en 1893 et dont la production, au fil des sept générations, évoluera progressivement de l’utilitaire (cruches, pichets et autres écuelles) vers le décoratif (grandes jarres de jardin) puis la décoration et la céramique d’art.
Avec l’opulence des années 30, à Biarritz se développe le style Cazaux qui désormais s’y exerce dans la décoration des belles demeures.
Ce style se perpétue jusqu’à maintenant dans la plus grande rigueur sans exclure évolution ni création, alliant un savant respect de la tradition à l’audace des formes, des oxydes, de l’or et du platine.